devoir que j'ai déjà fini, que je dois rendre lundi prochain ! dites-moi ce que vous en pensez !
Sujet d’invention ~ Français
Sujet : Imaginez un dialogue portant sur la conception du bonheur entre Montherland et les deux héros (Jérôme et Sylvie) du roman de Perec, Les Choses. Vous aurez soin d’imaginer une situation spacio-temporelle précise et votre dialogue devra comporter une dimension argumentative.
- J’estime que le bonheur ne dépend pas de l’argent. Tout ce luxe et ce confort sont inutiles et faux. Nous sommes en 2005, et je hais cette société de consommation, comme je hais ces objets auxquels vous êtes attachés comme à votre propre vie, prononça Henry, assis sur un fauteuil rouge de ce café appelé « La Coupole ».
- Mais, répondit Jérôme, l’argent nous fait vivre dans cette société. Grâce à la technologie que nous achetons, nous pouvons nous déplacer, communiquer ensemble. Et notre travail nous forge une place dans ce pays.
- L’argent, l’argent… Ne vivez-vous donc qu’à travers lui ? Que vous apporte-t-il réellement ?
- Du bonheur, beaucoup de bonheur, dit Sylvie d’une voix assurée.
- Le bonheur est comme une étoile ; vous la voyez, vous pouvez la toucher, l’obtenir un jour mais jamais l’acheter. Le bonheur est un état d’esprit.
- Peut-être, mais comment penser ainsi, sans argent ? On ne peut être heureux qu’en ayant le confort. Seriez-vous heureux dans une cellule dont le seul meuble serait un lit de paille ?
- Je le serais ; car je vis pour le plaisir et la vie intérieure. Le bonheur se passe en moi, et ne vient pas d’une chose extérieure. Votre addiction au matériel, votre ivresse de confort… Mais pour quoi existez-vous ? Pour des objets ? Oubliez-vous les choses simples de la vie pour la quête d’un bonheur matériel plus que fragile, qui menace de s’ébranler un jour ? Comme je l’ai déjà dit, tout objet nous tient par une chaîne, dit Henry d’une voix calme et douce.
- Nous avons besoin d’argent. Il nous permet de vivre plus calmement, signala Sylvie.
- Vivre plus calmement, lorsque vous en avez. Mais qu’advient-il lorsque celui-ci vient à manquer ? Vous vous enfermez dans votre malheur, persuadés que seule cette chose si puissante viendra vous en délivrer. L’argent vous rend faibles et vulnérables, vos illusions vous cachent que sans lui vous n’êtes rien.
- Il nous permet de vivre au quotidien, et d’être en phase ensemble, commenta Jérôme. Nous nous chamaillons moins pour des choses sans importance, nous ne sommes plus frustrés.
- Vos sentiments dépendent-ils de lui ? Ne vous aimez-vous qu’à travers lui ? Les sentiments ne s’achètent jamais ; votre amour est perverti par le quotidien fragile que vous apporte l’argent.
- Grâce à lui, nous pouvons laisser libre cours à nos loisirs. Nous voyageons et découvrir le monde nous émerveille. C’est un spectacle ravissant que de voir ces plages dorées, cet océan à perte de vue, ces ribambelles d’oiseaux tropicaux et colorés ; il ne peut être apporté que par l’argent.
- Je voyage avec mon esprit. Il est incroyable de voir les paysages changeants en restant sur un même lieu. Ces paysages me suffisent. Le coucher du soleil, la forêt enneigée, la nature après la pluie, le vent dans les feuilles d’automne dorées, les crocus naissant dans les prés. Je suis heureux avec ce qui est à ma disposition, et mes rêves m’emportent vers des mondes que vous ne connaîtrez jamais. Puisque vous pouvez tout avoir à portée de main grâce à l’argent, vous n’avez plus de rêves, ni de désirs, ni d’envies. L’argent rend votre imagination bien fade, termina Henry.
Jérôme bu une gorgée de café et regarda par la fenêtre. Il y eut une minute de silence. Puis Sylvie enchaîna la conversation sur autre chose, et ce fut tout.